Viande #7 est le septième collage d’une série réalisée pour illustrer un texte traitant du cannibalisme.
Mon travail a été retenu dans le cadre de l’édition du troisième tome de la série sur les pêchés capitaux, ici la gourmandise, éditée par la maison d’édition Les Embrouillonements.
J’ai donc fait ce que je sais faire de mieux, des collages percutants et hauts en couleur(s).
Régalez-vous avec cette série de 8 collages aux dimensions variées.
Ici le septième collage viande #6 ou quand on est rassasié(e).
Cette figure hybride, mi-diva mi-démon, convoque une esthétique de la violence contenue, presque sacrée. Couronnée de couteaux dorés comme d’un halo inversé, elle incarne une souveraineté redoutable, tranchante, érotique. Le contraste entre la sensualité du corps féminin, le regard blessé — littéralement arraché d’un autre visage — et la brutalité des accessoires suggère une lecture à la fois politique et intime.
Ici, la féminité est mise en scène comme un champ de bataille : séduction, destruction, pouvoir et douleur s’y mêlent dans un même souffle. Le sang ne choque pas : il signe. Il désigne une appartenance ou une révolte. La cigarette, elle, semble marquer une pause dans l’acte, un moment de contrôle au milieu du carnage. L’œuvre joue sur les codes de la mode et de la publicité, pour mieux en détourner la charge symbolique.
« Viande #7 » interroge ce que signifie être regardée dans une culture de consommation des corps. Elle répond par un œil immense, trop grand, qui pleure autant qu’il observe — comme s’il retournait la violence du regard vers celui qui regarde.