Venus is born with flamingos
Une figure se dresse, nue et souveraine, entre lumière et ombre, entre grâce et menace. Sur sa tête, des cornes monumentales se déploient comme un diadème païen, tandis que ses bras drapés d’un voile noir sculptent l’espace en une scène presque liturgique. À ses pieds, un cortège de flamants roses, créatures de l’élégance et de la frivolité, s’agite dans une composition à la fois baroque et froide.
La mer, absente mais suggérée, affleure dans les coquillages qui bordent cette apparition. Tout est métaphore : le coquillage, symbole de naissance et de sensualité ; les oiseaux, messagers entre le terrestre et le céleste ; les cornes, héritage du sacré et de l’animalité. La figure n’appartient pas à un genre ni à une espèce : elle est un avatar hybride, une déesse déchue ou une prêtresse d’un culte oublié, qui incarne la tension entre beauté et prédation.
Dans cette image, le corps n’est ni offert ni vulnérable : il est autorité. Les flamants, souvent perçus comme futiles, deviennent ici les témoins silencieux d’un rite qui nous échappe. L’atmosphère, flottante et irréelle, évoque une vision surgie d’un rêve — ou d’un cauchemar.
Venus is born with flamingos est un théâtre figé où les symboles dialoguent : la douceur des plumes contre la dureté des cornes, la transparence du voile contre la densité de l’ombre. C’est un instant de bascule, où l’on ne sait plus si l’on assiste à une offrande ou à un avertissement.
A retrouver ici également : Venus sur ArtMajeur