SUCS II – Sucer les fleurs, Sucer les cœurs
En réponse au premier collage SUCS – Sucer l’épine, Sucer l’échine.
Comme une envie de lui faire un miroir, de jouer encore avec les couleurs et les formes façon Arcimboldo.
Parce que nous sommes la nature, que nous nous en gavons sans prise de recul sur notre impact.
Un changement de genre, de couleurs et de mouvement.
De la couleur pour dénoncer haut et fort.
Un visage masculin s’épanouit en un bouquet luxuriant, éclaté de rouges, de pourpres et de violets. Les fleurs se mêlent aux fruits charnus et aux légumes vibrants : oignons tranchés, fraises offertes, tomates suspendues. Ici, le goût, la couleur, la sensualité visuelle et organique fusionnent pour évoquer un désir sans genre, fluide et vorace.
Suceur de fleurs, suceur de cœurs : l’acte devient ici double. Il est à la fois tendre et cannibale. Une bouche effleure les pétales autant qu’elle les dévore. Le cœur, symbole d’émotion, est aussi pulpe à croquer. Ce collage renverse la hiérarchie entre douceur et violence : la beauté est appétit, l’intimité est ingestion, et la sensibilité un organe ouvert.
Le geste de la main qui tend des fleurs au-dessus de la scène introduit une offrande, une vulnérabilité, un possible échange. Sucs II est une ivresse chromatique et charnelle, une célébration du corps-nectar, du goût comme lien entre l’intérieur et l’extérieur, entre le soi et l’autre.
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