« Mama » est une confrontation directe avec les archétypes de la maternité, et un refus de les présenter sous une forme idéalisée ou apaisante. Ici, le corps maternel est brisé, fendu, ouvert — pas comme une offrande, mais comme un cri silencieux. C’est un corps qui saigne, un corps qui endure, un corps qui ne ment pas reflète le douloureux parcours de la maternité, celle que l’on avorte et celle que l’on attend
Je travaille à partir d’images glanées, recomposées, hybridées, pour faire émerger une forme de vérité émotionnelle et corporelle plus brutale que les récits sociaux lissés. Le visage de la mère est remplacé par un crâne de pierre, lourd et muet, image figée de la mort qui veille sur la vie en gestation. La grossesse est montrée comme un espace ambigu, à la fois sacré et sacrifié.
Les traînées sombres qui coulent du corps sont à la frontière entre le sang, la sève, l’encre : elles marquent une perte, une violence, un attachement impossible à nettoyer. Les côtes ouvertes comme une cage révèlent un intérieur organique qui refuse l’idéalisation — c’est un rappel que mettre au monde, c’est aussi se laisser entailler.
Cette œuvre est une tentative de dire autrement le féminin, la maternité, la douleur et la transformation. Ce n’est pas un rejet, mais une réappropriation radicale. Un hommage sans douceur. Une résistance visuelle à la beauté obligatoire.
Vous pouvez retrouver ce collage ici : Mama sur ArtMajeur