Dans cette œuvre, la figure mythologique de Cernunnos — dieu cornu celte, maître des cycles de la nature et des forces animales — est réinvestie, renversée, réincarnée. Non plus masculin, non plus figé dans l’imagerie patriarcale de la virilité sauvage, il devient ici une femme hybride, à la croisée du pouvoir tellurique, de la sensualité et du mystère.
Le corps féminin trône au sommet d’un escalier de pierre, surplombant un désert d’or, comme une divinité archaïque réémergée dans un monde post-humain. Autour d’elle, les symboles abondent : le crâne de cerf, les bois monumentaux, l’oiseau exotique et le serpent lové sont autant d’emblèmes de métamorphose, de dualité, de sagesse et de désir.
Le collage juxtapose des éléments naturels, mystiques et kitsch pour mieux brouiller les frontières entre mythe et modernité, entre l’organique et le reconstruit. L’esthétique est tranchante, séductrice, presque rituelle : un théâtre symbolique où le genre, la puissance et la mémoire païenne se reconfigurent. Cernunnos was a woman convoque l’idée d’une divinité primitive, insoumise, qui échappe aux catégories pour mieux révéler leur vacuité.
Ce portrait chimérique devient un acte de réappropriation : du féminin sacré, de la nature sauvage, et des narrations qu’on croyait immuables.
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