« Vanité » est une réflexion sur la matière du temps, sur la mémoire du corps et la survivance des symboles. Dans cette composition, je fais dialoguer des images empruntées au vivant et au symbolique, entre tension charnelle et abstraction graphique. Le collage devient un lieu de collision entre les couches de sens, entre ce qui palpite encore et ce qui a déjà commencé à disparaître.
Le cœur de l’image est une main vieillie, traversée par la texture du temps. Elle tient un masque de crâne, fragile, presque camouflé. Cette main est vivante mais fatiguée, précieuse dans sa vulnérabilité, chargée de bijoux, rides, taches — autant de marques de passage. Elle devient l’interface entre la vie, la mort et le désir de survivre à travers l’image.
Le serpent, figure ambivalente, traverse la composition. Il est à la fois tentation, savoir, renouvellement, mais aussi danger. Il glisse sur une feuille stylisée comme une colonne vertébrale ou une lame, suggérant que ce qui nous soutient peut aussi nous trancher.
Je travaille ici dans un espace où la beauté côtoie la décomposition, où le rituel cohabite avec l’instinct. L’œuvre fonctionne comme une vanité contemporaine, dans laquelle le corps n’est pas seulement un rappel de la mort, mais un champ de résistance, de sensualité et de mémoire.
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